Le lac était là. C’était déjà moins oppressant, ça s’ouvrait, les montagnes se dégonflaient en flanc de coteaux, la brume aussi, en flanc de rien elle, malgré l’eau, on voyait les barques sommeiller sur la rive entre les joncs, avec les canards, les cygnes, ces méchantes bêtes, qui trainaient, et tous ces petites villages nauséabonds, leurs églises, pleines de catholicisime alpestre, sentiments et supertition, il ne fallait pas s’attarder ici. Il y avait cet autre dossier à traiter dans l’après-midi avant de rentrer au bureau, en plus. On était dans un période de stakhanovisme de la zigouille, il le sentait, ça s’accélerait, certains jours il fallait en faire plusieurs, aujourd’hui deux, matin et après midi, juste le temps de manger un morceau le bord du lac. On avait trop trainé, aussi, avec ces débats à n’en plus finir sur l’euthanasie, les résistances qui allèrent avec, les religions, l’autozigouille, elles n’aimaient pas, et ce fut l’échec, pas de loi on avait perdu du temps. On en avait accumulé, du vieux, entretemps, du très vieux, progrès de la médecine et absence de loi, effet de ciseaux, le déficit de la sécu partait en vrille, on ne pouvait plus se le permettre, de laisser tous ces gens vivre au delà du raisonnable. Le chien venait de faire un petit bruit, pffl. Landau tourna la tête, non, pas de vomi, il se lèche une patte. Peut-être qu’il avait pété.